conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
La musique de Mozart rend-elle intelligent? Petite histoire d’une légende scientifique.
par Julie Parent - source WWW.CYBERSCIENCES.COM
Le 26 janvier 2006 – 250 ans après sa naissance, le 27 janvier 1756, Wolfgang Amadeus Mozart fascine toujours l’imaginaire populaire, mais aussi les esprits scientifiques. À tel point qu’il existe une croyance selon laquelle écouter sa musique rend plus intelligent : un phénomène baptisé « l’effet Mozart ».
L’idée vient d’une étude publiée en 1993 dans la revue Nature. Frances Rauscher, professeure de psychologie à l’Université du Wisconsin, à Oshkosh, concluait que la musique du compositeur autrichien améliore temporairement le quotient intellectuel (QI).
Après avoir été soumis à un test de QI, trois groupes d’étudiants ont écouté, pendant 10 minutes, une sonate de Mozart, de la musique relaxante ou du silence, puis ont passé un second test. Les cobayes du groupe « Amadeus », et non les autres, ont amélioré leur résultat de quelques points au deuxième essai.
L’étude a fait beaucoup de bruit dans les médias nord-américains, et a même trouvé écho auprès de certaines instances gouvernementales. En 1998, l’État de la Géorgie, aux États-Unis, a ainsi financé la distribution aux nouvelles mamans de disques de musique classique, censés stimuler les neurones de bébé.
La thèse de Frances Rauscher a fini par soulever la controverse dans la communauté scientifique. D’autres chercheurs ont depuis tenté de reproduire le fameux effet Mozart – certains avec succès, d’autres pas.
Isabelle Peretz, professeure de neuropsychologie cognitive à l’Université de Montréal, n’a jamais cru à l’existence d’un tel phénomène. « C’est une idée très farfelue. Il n’y a aucune raison de penser que les raisonnements spatio-temporels seraient facilités par la musique de Mozart plus que par toute autre. »
La chercheuse a participé à une étude d’envergure sur le sujet en 1999. Des équipes de trois universités, dont l’Université de Montréal, ont reproduit à la lettre, chacune de leur côté, l’expérience de 1993. Personne n’a réussi à démontrer le fameux effet. Ces résultats, également publiés dans Nature, ont marqué le début de la fin du débat scientifique.
D’ailleurs, ce ne serait pas la musique d’Amadeus en soi qui fait la différence, mais le simple fait d’être exposé à un stimulus. Selon certaines recherches, même une chanson pop peut avoir l’effet Mozart ! « Toute stimulation est meilleure que le silence », résume Isabelle Peretz.