conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
Souvenir d'enfance : le casting des acteurs
casting auditions trouver la perle rare qui crève l'écran le cinéma le théâtre rire et pleurer jouer la comédie et avoir une présence c'est ça les bons acteurs
Chaque samedi, en début daprès-midi, immédiatement après le brossage de dents, mon frère et moi nous attelions à ce qui était devenu notre occupation hebdomadaire préférée : le découpage du magazine télé.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Benjamin récupérait toutes les photos quil pouvait dénicher sur Louis de Funès, Jean-Paul Belmondo, Bourvil, Clint Eastwood ou encore Daniel Auteuil, nos acteurs fétiches, ainsi que les résumés de leurs meilleurs films, que nous avions déjà vus des dizaines et des dizaines de fois, comme laile ou la cuisse, le gendarme de Saint-Tropez, ou le gendarme en ballade, celui où le gendarme est mis à la retraite doffice parce quil est trop vieux et fatigué et quil sy ennuie tellement quil nous fait une dépression. Il y avait aussi la soupe aux choux, un terrible film tiré dun roman qui doit être encore plus terrible avec des paysans qui boivent et pètent tout le temps, même que ma mère se demandait si cétait bien que lon regarde ça parce que ça risquait de nous donner de mauvais exemples. Mais nous, on laimait bien, ce film, parce quon le trouvait à la fois drôle et terriblement triste, et même quà la fin, au lieu de pleurer de rire, on finissait toujours par pleurer tout court.
Je me rappelle aussi du corniaud, de la grande vadrouille, et de Jo, un film où de Funès tue son maître chanteur dans une telle obscurité quil nest plus vraiment sûr davoir tué la bonne personne. Il y avait aussi Oscar, les sous-doués, et aussi de pour cent briques tas plus rien. Quest-ce que lon a pu le regarder, celui-là ! Je ne sais pas si cétait pour le père Castaldi, qui nous faisait mourir de rire rien quavec sa carrure de gorille, ou pour les jolis seins de la copine de Daniel Auteuil, qui se promenait souvent à poil dans le film, mais on aimait beaucoup.
<o:p></o:p>
Après, dans un autre genre, pour les jours où nous avions envie de prendre notre leçon comportementale pour devenir des hommes, des vrais, des durs aux regards sombres et aux paroles acides distillées au compte goutte, nous nous mettions devant le bon, la brute et le truand, un western vraiment mythique, avec des scènes qui duraient trois quarts dheures sans que les personnages ne se disent le moindre mot. Il y avait juste un mec, derrière la caméra, qui était payé pour siffler, et il sifflait tellement bien que je me demandais combien il était payé pour tenir le film comme ça sur ses épaules, rien quavec six petites notes qui revenaient sans arrêt.
Clint Eastwood, dailleurs, avait réussi à se hisser au rang de nos poètes préférés grâce à son rôle dans linspecteur Harry.
« Dans mon jardin, il y a un petit pommier en fleurs », vous le saurez, ce nest pas du Prévert, mais du Eastwood ! Du Clint Eastwood.
<o:p></o:p>
Belmondo, lui, nous a donné pas mal de complexes.
<o:p></o:p>
Trop musclé. Trop sympa, trop souriant, trop intelligent et trop cascadeur, Belmondo. Moi, si javais été président de la république, jaurais interdit quun type comme ça vienne faire le malin devant les caméras, de peur que toute la génération des petits français à venir soit une génération triste, frustrée et désenchantée.<o:p></o:p>
Non seulement, dans le marginal, il était capable de chasser les trafiquants de drogue en se tenant à bout de bras sous un hélicoptère, mais en plus, dans peur sur la ville, il nous coupait le souffle en courant sur les toits du métro lancé à pleine vitesse en plein Paris !
<o:p></o:p>
Nous, en pleine campagne, nous nétions pas prêts de lavoir, le métro ! Lorsque nous voulions jouer aux cascadeurs et aux héros, nous enjambions le fil électrique des clôtures à vaches, pour tenter dagacer le seul et unique taureau du champ, avec nos mouchoirs blancs et nos casquettes rouges.<o:p></o:p>
En guise de repérage au casting, nous navions dailleurs souvent pas dautre choix que de nous contenter du coup de gueule du propriétaire.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Moi, pendant ce temps-là, pendant que mon frère sattelait à son découpage maladroit et peu qualifié, je me ruais sur les gags de Boule et Bill ou encore sur les derniers inédits de Lucky Luke, généreusement offerts en fin de programme.<o:p></o:p>
Au bout de cinquante-cinq à soixante semaines de patience et de persévérance, je pouvais enfin en faire un album, dont il ne me restait évidemment plus quà dessiner la couverture et la page dintroduction.
J'étais l'enfant le plus heureux de tous les samedis du monde.
[ Ce texte est un bonus de l'introduction rédigée pour les Impatiences Amoureuses ]
<o:p></o:p>
<script language=javascript type=text/javascript> WEBO_ZONE=1; WEBO_PAGE=1; webogold_ok=0;</script> <script language=javascript src="http://localhost/gold.js" type=text/javascript></script> <script language=javascript type=text/javascript> if(webogold_ok==1){webogold_zpi(WEBO_ZONE,WEBO_PAGE,224736);}</script>