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    [article précédent ici]

    — J’ai revécu ma vie, et je ne m’en suis pas rendu compte ? 

    — J’en ai bien peur. 

    — Ce n’est pas possible. 

    — Ce qui me semble incroyable, à moi, c’est que tu l’aies revécues tout aussi médiocrement ! 

    — J’ai vécu la même vie … une deuxième fois ? 

    — Une seconde fois, pour être plus précis. Car, rassure-toi, il n’y en aura pas de troisième ! 

    — Et j’ai effectué les mêmes choix ? 

    — Un vrai parcours sans surprise ! Toutes les grosses fautes que tu avais commises dans ta première vie, tu les as reproduites à l’identique. Pas le moindre changement. Pas le moindre détail qui puisse différer. Pas la moindre pensée qui puisse faire pencher la balance du bon côté. Non. Franchement, en guise d’éternel retour, tu t’es offert un joyeux gâchis. C’était nul. Pas médiocre : nul ! Nul … et impardonnable ! 

    — Mais ce n’est pas possible, enfin, de toujours effectuer les mêmes choix ! 

    — Dans ton cas, étant donné que tes choix reposent sur une absence totale de choix … 

    — Attendez ! Ne dites pas n’importe quoi : des choix, j’en ai fait des tonnes. Vous croyez que c’est facile, vous, de faire le bon choix, quand on a l’embarras du choix ? 

    — Je ne croyais pas qu’il te serait facile de retomber dans autant de facilité, en tout cas ! 

    — Je suis retombé dans la facilité, moi ? 

    — Tu appelles ça comment, toi ? A part appeler cela de la lâcheté, je ne vois pas d’autre synonyme de cette facilité-là, moi ! 

    — J’ai été lâche ? 

    — Quand on n’a pas le courage d’effectuer les choix en harmonie avec soi-même, je ne vois pas d’autre mot. Lâche, oui, c’est une certitude. 

    — Je ne vous crois pas ! Je ne suis pas parti ! Vous me faites marcher, bien évidemment. Je suis encore dans le coma, et vous jouez du violoncelle avec mes nerfs en attendant que je me décide à émettre une note juste ! 

    — Belle image. C’est exactement cela, que j’attends de toi : une note de justesse. Une note de véracité, d’authenticité. Une expression de ta personnalité, en quelque sorte. 

    — Donnez-moi une preuve de cette vie revécue gratuitement, et je suis prêt à vous écouter. 

    — Vraiment ? Il serait grand temps que tu te décides à écouter les conseils que l’on veut bien te donner ! 

    — Alors ? 

    — Y a-t-il eu des dates marquantes, pour toi, dans ta vie ? 

    — Je n’aime pas trop que vous parliez de ma vie au passé. Je ne suis pas mort, après tout, non ? Je suis bien toujours en sursis ? 

    — Toujours. Mais réponds à ma question. 

    — Des dates marquantes ? Le jour de ma naissance … 

    — T’en souviens-tu ? 

    — Non. 

    — Alors ce jour-là est un jour marquant pour d’autres que toi, mais ici, c’est ton cas à toi, qui m’intéresse. Donne-moi des dates. 

    — Que voulez-vous que je vous donne, comme date ? La date de mon dépucelage ? 

    — Cette date est importante ? 

    — Ben … Il faut croire que non, parce que je ne m’en souviens pas … 

    — De quelles dates te souviens-tu, alors ? 

     

     

    [à suivre ICI pour Acte II article 3]

     

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    retour coming-out come-back return he's back retour aux sources partir revenir nostalgie premiers amours

    [épisode précédent : Acte I article 13]

     

    — Ça y est ? Te revoilà ? 

    — Qui me parle ? Où suis-je ? 

    — Ah … Je vois : tu n’as pas encore recouvré tous tes esprits … Peut-être faut-il te laisser encore un peu dans la pénombre ? 

    — Je crois que j’ai fait un drôle de rêve. 

    — Ah ? 

    — J’étais dans le coma, et un type masqué me cherchait des noises. 

    — Masqué ? 

    — Oui. Masqué. Impossible de savoir qui il était. Impossible de lui faire tomber le masque. 

    — Sans doute un élément de ton subconscient que tu n’oses pas regarder en face ? 

    — Peut-être. Sale impression, en tout cas. 

    — Nous pouvons donc tourner la page et allumer la lumière. Y vois-tu plus clair, dorénavant ? 

    — Arghhhh ! 

    — Oui ? 

    — Ah non … Pas vous ! 

    — Tu as l’air surpris de me revoir, on dirait. 

    — Pas encore vous ! 

    — Tu n’as pas l’air très enthousiaste de me revoir … 

    — Ce n’était donc pas un cauchemar ? 

    — Ce que tu appelles cauchemar n’est peut-être que réalité, et dans le cas présent, je t’informe que cette réalité va se prolonger. 

    — Vous n’aviez pas dit que je pouvais partir ? 

    — Mon extrême bonté a eu lieu. 

    — Je suis parti ? 

    — Je te le confirme. 

    — Mais enfin ! Je ne suis pas parti, voyons ! Comment aurais-je eu le temps ? Il s’est passé à peine une minute ! 

    — Bien davantage, crois-moi ! 

    — Une heure ? 

    — Houlà … 

    — Une journée ? 

    — Ah, ah ! 

    — Je ne me suis pas absenté un mois, tout de même ? 

    — Un mois n’aurait pas suffi à évaluer tes progrès. 

    — Combien de temps suis-je parti ? 

    — Tu ne te souviens pas ? 

    — Non. 

    — C’est normal. Ton éternel retour m’a semblé être une parfaite rediffusion de ton parcours initial ! 

    — J’ai revécu ma vie, et je ne m’en suis pas rendu compte ? 

     

      

      

    [à suivre ici pour Acte II article 2]

     

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    —  Je vais faire mieux que cela. 

    —  Vous m’inquiétez. 

    —  Non seulement je vais te libérer, mais je vais t’offrir une seconde chance. 

    —  Ah ! A la bonne heure ! Enfin un geste amical et affectif ! 

    —  Tu ne crois pas si bien dire. 

    —  Qu’est-ce que vous appelez, une « seconde chance » ? 

    —  La seconde chance est généralement le privilège des cancres. L’éternel recommencement offert une seule et dernière fois. 

    —  S’il est éternel, ce recommencement, pourquoi comptez-vous le nombre de fois ? 

    —  Parce qu’il n’est généralement pas identique à lui-même. 

    —  Je ne comprends pas. 

    —  L’éternel recommencement constitue à faire subir au sujet une série d’épreuves. Lorsque ces épreuves n’ont pas été surmontées, voire tout simplement affrontées, c’est le cadre qui change, le décor, en quelque sorte, mais jamais le fond. La seconde chance que je t’offre ne modifie en rien le cadre et le décor. Tout ce que tu as vécu jusqu’à présent, tu vas être amenée à le revivre, à l’identique. 

    —  Vous rigolez ? 

    —  Rassure-toi : tu ne te souviendras de rien. 

    —  Ah, non ! Pas ça ! 

    —  Comment veux-tu progresser, si tu refuses l’épreuve ? 

    —  Je n’ai jamais demandé à progresser ! 

    —  Toi, non. 

    —  Allez au bout de votre pensée ! 

    —  Toi, non : mais ta conscience supérieure, si. 

    —  Je… 

    —  Silence ! Tu es déjà en route… 

    —  Je veux savoir qui vous êtes… Montrez-moi votre vi… 

     

     

    [FIN DU PREMIER ACTE]

     

    [Acte II à suivre ici !]


     

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