conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
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— C’est bon, hein ?!<o:p></o:p>
Berk.<o:p></o:p>
— Qu’est-ce que c’est que ce truc immonde que tu oses me refourguer le jour de mon anniversaire ? j’ai dit à Papa.<o:p></o:p>
Mais Papa a fait une drôle de grimace, parce que comme je ne parle pas encore, tout ça est sorti en une seule syllabe : un cri atroce et strident qui lui a réveillé les plaques de psoriasis qu’il a sous le coude, mon papa.<o:p></o:p>
— Mince ! Elle n’aime pas … il a fait, d’un air vraiment décontenancé.<o:p></o:p>
Déjà la semaine dernière, j’ai eu droit à des haricots et c’était vraiment pas bon. Je me demande si je ne vais pas demander à manger plus souvent chez les mamies, moi.<o:p></o:p>
— Qu’est-ce qu’on va lui donner ?<o:p></o:p>
Il a l’air tout affolé, Papa, comme s’il n’y avait que ça dans le placard. Moi, je ne m’affole pas. Dans le placard, si vous saviez le stock de potipots qu’il y a, je suis sûre que vous viendriez tous faire cos courses ici. Maman a ouvert le placard de la caverne d’Ali baba en question et il a sorti un potipot de potiron, le potipot que j’aime bien et même que Papa, il m’a dit que ça fait pousser les nichons. Maman, elle, elle a dit que c’était une valeur sûre, et Papa lui a fait remarquer que j’en avais mangé il y a deux jours, et qu’il serait judicieux de changer de temps en temps, mais moi, je trouve vraiment le temps long à écouter leurs explications et j’ai vraiment faim, alors j’essaie de leur expliquer avec tact et diplomatie que si ça continue comme ça, c’est sûr que je vais tomber dans l’hypoglycémie, et qu’ils seraient bien avancés pour me donner le potiron à la petite cuillère, une fois que je serai tombée dans les pommes.<o:p></o:p>
Evidemment, comme je ne sais toujours pas parler, ça a fait encore un cri terrible et strident qui a donné des frissons à Papa, et même qu’on aurait dit un hérisson tellement sa barbe, elle pique.<o:p></o:p>
— Oh, écoute, elle a faim et je n’ai pas envie d’en ouvrir trente-six, moi ! elle a dit, Maman. On va lui donner du potiron et puis on changera la prochaine fois !<o:p></o:p>
Elle a ouvert le potipot devant moi, et ça a fait clic comme c’est marqué sur l’étiquette.<o:p></o:p>
Alors Papa a approché ses lèvres de mon oreille, et il m’a chuchoté que eh ben dis donc, tu vas avoir de sacrés nichons, toi, plus tard, avec tout ce potiron !<o:p></o:p>
— Il faudra songer à manger un peu de carottes pour les fesses roses, qu’il a ajouté. Les fesses roses, hélas, dans le monde actuel, ce n’est pas un attribut négligeable. Tu apprendras ça par toi-même plus tard, quand tu seras en âge de te faire une petite place confortable et bien douillette dans le monde du travail.<o:p></o:p>
Papa, lui, il a dit qu’il va avaler des sucres lents. Les pâtes, ce sont des sucres lents, même si elles sont salées comme celles de Maman, et le sucre, c’est la matière première du cerveau qui a besoin de réfléchir, et Dieu sait qu’un papa qui va travailler ça a besoin de réfléchir !<o:p></o:p>
— Qu’est-ce que tu lui dis, encore ? a demandé Maman, et elle a pris un ton agressif parce qu’elle devait croire que Papa était en train de me dire des choses méchantes sur son manque d’anticipation à ne pas pouvoir faire chauffer les potipots plus vite.<o:p></o:p>
— Mais enfin ! Du calme, voyons ! Je lui dis seulement que Papa et Maman, eux, ils vont manger des pâtes !<o:p></o:p>
— Ah non, a contredit Maman. Pas des pâtes aujourd’hui : des légumes !<o:p></o:p>
— Des légumes ?<o:p></o:p>
Cette fois, Papa a vraiment l’air horrifié.<o:p></o:p>
— Petits pois carottes ! a annoncé Maman, de qui Papa dit toujours qu’elle est un véritable cordon bleu et qu’on a vraiment de la chance d’avoir un cordon bleu comme ça à la maison.<o:p></o:p>
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— Oh non … Pas des légumes ?<o:p></o:p>
— Ben si … Pourquoi ? On ne va pas manger des pâtes tous les jours, quand même ?<o:p></o:p>
— Mais ça ne me tient pas au bide, les légumes ! J’ai toujours faim à trois heures, quand je mange des légumes, et je te rappelle que je ne suis pas là avant sept heures ! C’est long, d’attendre jusqu’à sept heures, quand tu as le ventre vide depuis trois heures !<o:p></o:p>
C’est un estomac sur pattes, Papa. Il est tout maigre et Maman, des fois, elle dit qu’il doit avoir le ver solitaire.<o:p></o:p>
Maman est arrivée avec la poêle et elle a dit qu’il pouvait commencer à manger de la carotte, ça le rendrait aimable, les carottes, et puis elle donnerait à manger elle-même à la petite parce que ça se voyait qu’il avait faim, Papa, et même que quand il a faim, il est désagréable et qu’il est grand temps qu’il avale quelque chose pour devenir agréable en société.<o:p></o:p>
Moi, j’ai voulu rigoler un coup en voyant ses carottes qu’il regardait vraiment comme une punition, mais ça m’a redonné le hoquet.<o:p></o:p>
— Bon, ça va, ça va … il a bougonné. J’ai bien compris que tout le monde est contre moi, dans cette maison. Je vais les manger, ces carottes ! J’aurai de jolies fesses roses et vous m’en verrez ravi !<o:p></o:p>
Moi, je lui aurais bien fait remarquer que ce n’est pas négligeable, dans le monde actuel, d’avoir des jolies fesses roses, mais Maman est arrivée en trombe, et m’a mis une cuillère de potiron dans la bouche.<o:p></o:p>
— Tiens ! C’est tout juste tiède !<o:p></o:p>
Miam, miam !<o:p></o:p>
Qu’est-ce que c’est bon, le potiron avec le repas spectacle !
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