conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
La canette vide roula jusqu’au bord du quai.<o:p></o:p>
Elle vacilla un instant, et puis tomba sur la voie.<o:p></o:p>
La gare est complètement déserte. Pas un bruit, pas un souffle. L’aube n’a pas encore dissipé le brouillard matinal. Mes pas, guidés par des traces invisibles au sol, déchirent le silence de leur rythme sourd et régulier. Je suis seul. Je n’ai pas sommeil. J’arpente des dizaines et des dizaines de couloirs de métro en silence, la tête baissée, la tête relevée, en croisant parfois le chemin d’un rongeur terrorisé par ma présence importune. Je suis seul. Au rythme de mes pas, je vais, sans savoir ni où, ni pourquoi. Mon errance souterraine finira par me faire passer toute la nuit, tandis que, lentement, le jour réveillera toute la cité. Un monde gigantesque et monstrueux se mettra alors en marche à nouveau, avec ces gens qui marchent à droite, ces gens qui marchent à gauche, ces flux qui se gonflent et se croisent sans cesse, qui se bousculent, se heurtent, comme chaque matin, aux mêmes endroits, aux mêmes instants, et irriguent cependant toute la fourmilière humaine en état d’alerte, une fourmilière humaine qui essayera, à nouveau, de grappiller vainement quelques secondes de plus, au profit d’une œuvre invisible et impalpable qui la dépasse. Alors, seulement, j’irai me coucher. Rassuré et épuisé. Rassuré par la perpétuelle mise en place des habitudes systématiques et quotidiennes de toute cette civilisation, et épuisé de l’avoir attendue pendant toute une nuit entière. Parce que, tout ce cirque ordinaire, malgré tout, me fatigue et me lasse ; parce que, toute cette activité dérisoire me donne tout simplement envie de dormir.<o:p></o:p>
Dormir …<o:p></o:p>