Des pleurs et des églises

Un enfant pousse une lourde porte de cuivre vert. Il s’avance, et entend :<o:p></o:p>

« — Maman, maman ! »<o:p></o:p>

Il se retourne, regarde sous les bancs, regarde en l’air et partout, et comme il ne voit personne, il continue d’avancer, en se demandant qui cela pouvait être, ce que c’était que cette voix. Il arrive au milieu de la nef, et entend à nouveau :<o:p></o:p>

« — Maman … » (mais la voix se fait déjà moins criarde, comme lorsque l’on commence à s’inquiéter, à implorer, à supplier …)<o:p></o:p>

Quel étrange sortilège ! Le gosse se retourne à nouveau, vérifie partout, court vers l’autel, en fait quatre fois le tour, inspecte tout le périmètre des colonnes et des colonnades, pénètre dans les absides, traverse le transept, inspecte toutes les voûtes et les visages que l’on y a sculptés, distingue les ombres des contre-jours, ouvre le tabernacle, cherche les passages secrets, fait sonner toutes les pierres creuses et essaie de les desceller … Mais tout ça en vain, bien évidemment. Alors il se dit que l’église est très belle, que le silence y est divin, et que la lumière doit y être un miracle :<o:p></o:p>

« — Maman … » <o:p></o:p>

La voix murmure. Elle sanglote et pleure, à présent.<o:p></o:p>

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Alors le gosse s’aperçoit enfin que c’est lui qui pleure, il hoche les épaules et sèche les larmes qui lui coulent sur les joues, et il part en courant retrouver sa mère à l’extérieur.

 

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