conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
Bregman était déjà coupable ici
— Alors pourquoi les mets-tu en parallèle ?
— Pour me mettre à la place de ceux qui l’ont fait.
— Tu veux être leur avocat ?
— Non. Pas spécialement. C’est loin, c’est derrière nous, je m’en fous, vous savez.
— Tu te fous de pas mal de choses, en effet.
— Mais que voulez-vous que je vous dise ? Les chevaliers, tout ça, c’est aux antipodes de ce pour quoi je suis là ! C’est loin ! Des siècles et des siècles en arrière !
— Peut-être y étais-tu, parmi ces chevaliers, à cette époque ?
— Comment pourrais-je le savoir ? Vous nous videz la mémoire à chaque fois que l’on repasse entre vos mains !
— Crois-tu qu’il serait préférable pour vous de bénéficier d’une mémoire parfaite de toutes vos vies antérieures ?
— Ça nous aiderait peut-être, à progresser !
— Peut-être que ça vous freinerait ? Peut-être que les remords et les regrets vous grignoteraient l’optimisme comme le ver grignote petit à petit la pomme ? Peut-être que le souvenir de vos hontes passées vous hanterait à ne plus pouvoir en dormir la nuit ? Tu sais, certaines choses sont faites pour être oubliées, pour passer, pour suivre leur chemin. Ce qui reste en vous, c’est la trace qu’elles auront su laisser.
— Il y a tout de même des fois où la trace ne semble pas très tenace, si vous voulez mon avis !
— Suffisamment tenace pour te mettre dans la bonne direction de ton destin.
— Le destin ? C’est quoi, exactement, le destin ? Parce que, moi, voyez-vous, je n’y ai jamais rien compris, au destin ! C’est quelque chose dans lequel nous restons libres, ou bien quelque chose de purement fatal, immuable et incontournable ?
— Tout cela à la fois.
— Ça ne veut rien dire, « tout cela à la fois » !
— Si. Cela veut dire que tu es libre d’évoluer comme bon te semble dans un parcours, disons … quelque peu téléguidé !
— Ah ! D’accord ! Vous jouez avec nous comme des enfants avec leurs petits jouets télécommandés, c’est ça ?
— Crois-moi que si j’avais la possibilité de jouer à un jeu plus plaisant, cela ferait longtemps que je ne serais plus de cette partie !
— Quel intérêt avez-vous à rester derrière nous, alors, puisque cela ne vous intéresse pas particulièrement ?
— Comme toi, certains de mes intérêts ne me sont pas forcément connus.
— Je croyais que Dieu était omniscient, qu’il savait tout, qu’il avait la connaissance innée, la science infuse et l’objectivité sans limite !
— Tu connais beaucoup de choses, pour quelqu’un qui vient de si bas !
— Ce sont les bruits qui y courent, là-bas en bas, comme vous dites ! Moi, vous savez, je n’invente rien, je ne suppose pas la moindre chose, et d’ailleurs, j’ai un peu de mal à imaginer un Dieu qui puisse tout voir en même temps, alors que tant de choses se déroulent au même moment à des endroits si différents … Cela voudrait dire, qu’au moment où je vous parle, vous avez le regard pointé sur des milliards d’autres personnes, avec des oreilles qui écoutent des millions de conversations … Comment serait-ce possible, franchement ? Vous êtes plusieurs ?
— Je souhaiterais te poser une question.
— Allez-y ! Ne vous dérangez pas pour moi ! Vous savez, j’ai l’habitude de poser des questions qui resteront toujours sans réponse…
— Qui t’a dit que j’étais ce Dieu que tu ne cesses de me décrire ?
— Je vous l’ai dit : ce sont les bruits qui courent, là-bas en bas !
— Je reformule ma question : qui t’a dit que j’étais Dieu ?
[Bregman est-il encore coupable Acte II article 8 ?]