conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
Envolée lyrique - Bruno cantais
— A la bonne heure ! Enfin, nous y arrivons !
— Nous arrivons à quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ?
— Tu as commencé à parler de tes choix.
— Vous voulez que je vous parle de mes choix ?
— Je crains que tu n’en aies pas le choix !
— Et ce jeu de mots vous fait rire ?
— Je ne ris pas.
— Vous souriez.
— Comment pourrais-tu le savoir, puisque tu ne vois pas mon visage ?
— Je le devine. C’est d’ailleurs très rassurant de savoir que son bourreau est capable de sourire.
— Je ne suis peut-être pas ton bourreau.
— Quelqu’un de masqué peut être effectivement n’importe qui.
— Permets-moi de te rappeler que ton entêtement n’y fera rien : tu ne verras pas mon visage, tant que tu n’auras pas répondu aux critères de sortie.
— Quels sont les critères de sortie ?
— Es-tu prêt à les accepter ?
— Cela dépend de leur exigence.
— Tu n’es pas en position de demandeur. Aussi, je te conseille d’ouvrir grand tes oreilles, car je ne répèterai pas : si tu veux sortir d’ici sans séquelle, il faut que tu acceptes ce face-à-face avec toi-même. Pour cela, considère-moi comme ton propre double. Un miroir, si tu préfères.
— Drôle de miroir, ce masque !
— Peut-être pas autant que tu pourrais le croire. N’as-tu jamais eu l’impression de porter un masque, là-bas en bas ?
— Je suis quelqu’un de sincère et d’honnête. Je n’ai pas besoin de masque pour exister.
— Etrange.
— Pourquoi ? Il faudrait vivre avec un masque ?
— C’est la réponse, que je trouve étrange, pour quelqu’un qui cache systématiquement sa personnalité la plus profonde partout où il va.
— Ma personnalité la plus profonde, c’est quoi, pour vous ?
— Celle pour laquelle tu existes, mon enfant !
— Et comment pourrais-je le savoir, ce pour quoi j’existe ? En bas, comme vous dites, il n’y a ni mode d’emploi ni jeu de piste : il faut tout deviner. Savoir pourquoi l’on est là, qui l’on doit fréquenter, quel rôle endosser… Vous croyez que c’est facile ?
— Si c’était facile, tu n’y serais pas.
— C’est donc une épreuve, c’est ça ? Une épreuve que vous nous faites subir, et puis, au final, vous triez les bons éléments des mauvais, c’est ça ?
— C’est un peu plus compliqué que cela, mais dans le fond, c’est à peu près ça.
— C’est quoi, la récompense, pour les meilleurs ?
— Un monde plus simple et plus heureux.
— Et pour les autres ?
— Il existe plusieurs alternatives possibles. Souvent, ils choisissent le redoublement.
— Ils « choisissent » ?
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