conscience de soi et compréhension des relations humaines, écriture, accompagnement, coaching, nouveau paradigme
— C’est mon jugement, c’est ça ? Vous êtes mon bourreau ?
— Je suis là pour te mettre en face de la réalité.
— La réalité, pour vous, c’est ça : une salle d’attente avec rien à faire et rien à lire ?
— Ce n’est pas une salle d’attente.
— Rassurez-moi vite : ce n’est tout de même pas une salle de consultation ?
— Ma foi : tant que tu n’auras pas pris conscience de certaines choses, il est évident que tu ne transiteras pas ailleurs.
— Et ça peut durer longtemps ?
— Cela ne dépend que de toi.
— C’est-à-dire ?
— Personnellement, je ne suis pas pressé. Par contre, j’en connais, en bas, qui espèrent te voir revenir du coma avant qu’il ne soit trop tard.
— Trop tard pour quoi ?
— A partir d’un certain moment, les séquelles sont assez difficiles à supporter. Pour le patient, comme pour sa famille.
— Je vais être un légume ?
— Si tu tardes trop, ce n’est pas exclu.
— Mais c’est du chantage !
— Hélas, personnellement, je n’ai rien à y gagner : je ne fais que mon travail ! Qu’il s’agisse de toi ou d’un autre, pour moi, c’est la même chose.
— Qui êtes-vous, au juste ?
— Encore une fois, je ne suis pas habilité à répondre à ce genre de question.
— Qui vous l’interdit ?
— Le règlement.
— Les règlements, ne peut-on pas y déroger ?
— Les règlements sont faits pour être appliqués.
— Vous ne devez pas être marrant tous les jours.
— Je ne suis pas payé à être marrant.
— Parce qu’on vous paie ?
— Bien sûr. Si tu crois que je suis là pour tes beaux yeux…
— Pourquoi ne puis-je pas voir votre visage ?
— Parce qu’il te ferait peur.
— Je n’ai pas l’habitude d’avoir peur. J’ai peur de rien.
— L’habitude se prend vite, dans certaines circonstances.
— Je n’ai peur de rien, je vous dis. Faites-moi voir votre visage !
[tourner la page vers Acte I article 3]